Serge-Dominique Ménager
1950-2002
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Serge a été un grand voyageur. Sa curiosité, sa croyance en
l’homme, son amour pour l’ailleurs ne pouvaient que le conduire à arpenter le monde
en tous sens. La maladie qui l’a foudroyé a pris les membres de sa famille, ses
proches et ses lointains amis de court. Serge s’en est définitivement allé et à
l’instar de ceux qui l’ont connu je ne parviens pas à me faire à l’idée qu’il
n’est plus. Lorsque nous nous sommes dit au revoir à Pietermaritzburg, peu
avant que je prenne l’avion pour paris, je ne pensais pas que c’était en
réalité là un adieu. J’étais sûr qu’un jour je le reverrai. Là-bas ou ici.
Quelque part en Europe ou en Afrique. Il y a un an de cela nous nous sommes
manqués de peu. Nous nous sommes alors écrit que ce n’était que partie remise.
Fin juin j’ai appris la terrible nouvelle. Aujourd’hui, parce que la réalité
est encore trop dure à accepter, je me dis que Serge est quelque part sur cette
terre, toujours entre deux avions, qu’il va de ville en ville, comme avant. Je
me dis que nous nous manquerons encore de peu et que là où j’irai, on l’aura
vu, on l’aura croisé, on lui aura parlé quelques semaines ou quelques jours
plus tôt. Je me dis enfin qu’à force de se croiser, on finira forcément par se
retrouver.
D.L.