Voyager avec les idéologues : Constantin-François Chasseboeuf de Volney

 

Genny Pugliese

 

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Peu de voyageurs savent observer, moins encore savent être fidèles[i]. Tel est le regret de Roederer en 1793. C'est à cette exigence d’observation fidèle qu'avaient répondu certains récits de voyage de la fin du XVIIIe siècle, conçus dans une perspective scientifique, mais ils représentaient une minorité, selon Roederer. Pourtant, leur écho dans la sphère intellectuelle est immense. Constantin-François Chasseboeuf de Volney s'inscrit activement dans cette reformulation de la pratique du voyage et de sa transcription littéraire. N'étant plus soumis à des buts strictement professionnels, ni purement pédagogiques, le voyage devient, au cours du siècle des Lumières, entreprise culturelle. La pratique du Grand Tour, en tant qu'étape finale de l'éducation de tout jeune homme bien né, a préparé la réhabilitation du voyage, réhabilitation qui est le fruit d'une époque et de sa culture. Le voyage devient en fait, grâce aux explorations de Jauffret, de Cook et surtout de Bougainville, une enquête géographique et ethno-anthropologique[ii], en raison aussi d'une nouvelle vision des sciences humaines. Volney applique concrètement dans ses voyages, et dans ses récits de voyage, la théorie élaborée par le groupe des idéologues, dont il fait partie. Théorie qui introduit, dans la culture de la fin du siècle, les fondements scientifiques favorables qui entraînent la reformulation de la pratique du voyage. A travers les travaux des idéologues, la géographie acquiert un sens nouveau et devient science de la présence humaine sur la terre.

Tout en prenant en considération les données ethnographiques, les écrits de voyage du XVIIIe ne s'arrêtent pas à l’accumulation de ces mêmes données, mais ils inaugurent la réflexion ethnologique. Une réflexion qui vient de la constatation des différences sociales et culturelles des pays étrangers et qui, du coup, permet de porter un regard différent sur son pays d’origine. Ainsi, la géographie se relie-t-elle à cette science que les modernes appelleront ensuite ethnologie et qui est “science de l'homme considéré comme appartenant à une espèce répandue sur le globe et divisée en divers corps de sociétés, ou nations, occupées à pourvoir leurs besoins et à leurs goûts, et plus ou moins civilisés.”[iii]

 

 

L'idéologie en route : Volney

 

Le Voyage en Egypte et en Syrie développe tous ces éléments. C'est l'œuvre d'un voyageur-philosophe[iv], Volney, capable de s'élever, grâce à sa préparation culturelle et scientifique, au-dessus de la partialité de l'opinion commune et de profiter au maximum de l'expérience du voyage. Volney représente, ainsi, un modèle pour tous les voyageurs à venir. Là où le voyageur superficiel, d'après le brillant portrait ironique qu'en fait La Rochefoucauld-Liancourt, manque d’ordinaire des connaissances nécessaires et voit avec des préjugés, le voyageur-philosophe se sert de son bagage culturel pour bien cibler ses questions.

L'attitude scientifique dans l'entreprise du voyage est consacrée, aussi, par la publication des Instructions de voyage, les plus connues étant notamment celles de Michaelis[v]. Dans cette œuvre, écrite à l'occasion du voyage en Arabie guidé par le danois Corsten Niebuhr, l'orientaliste allemand souligne la nécessité de connaître la langue du pays que l'on va visiter. De là naît toute une génération de navigateurs modernes qui "n'ont pour objet, en décrivant les mœurs des peuples nouveaux, que de compléter l'histoire de l'homme"[vi]. Et il en dérive une vogue littéraire à la valeur scientifique et littéraire élevée:

Jamais il n'a paru tant de Voyages, et jamais ils n'ont été si recherchés. Outre la variété des lectures également instructives et amusantes qu'ils procurent à la classe ordinaire de lecteurs, c'est d'ailleurs une mine féconde où, de tout temps, ont fouillé, pour faire ou appuyer leurs recherches, les naturalistes et les géographes, les artistes et les archéologues; enfin les écrivains politiques, les moralistes mêmes[vii].

Volney, fils de cette culture, a lu les Instructions de voyage de Michaelis, et a adopté son discours. Dans ses Questions de Statistique, il réaffirme la nécessité d'apprendre la langue du pays que l'on va visiter et fixe le parcours à suivre au cours d'un voyage. A son avis il faut d'abord analyser la situation géographique, l'état du ciel et du sol du pays. Ensuite, passer à l'observation de la situation politique et sociale, surtout à travers le dialogue avec les habitants du pays, “non seulement avec les princi-paux, mais avec les plus chétifs.”[viii]. Un dialogue pour lequel il rédige une liste de questions possibles.

 

 

Formation de Volney: esprit classique et Lumières

 

Constantin-François Chasseboeuf[ix] se décide au voyage en Orient à l'âge de vingt-cinq ans, profitant d'une petite rente que sa mère lui a laissée en mourant prématurément. Les études de droit et de médecine ne l'ont pas du tout passionné. Il s'est intéressé, au contraire, à la philologie et aux langues orientales et a suivi les cours d'arabe de Leroux de Houtesrage au Collège de France. Avant d'entreprendre son long voyage (qui durera trois ans) en Syrie et en Egypte, il s'enferme dans un couvent de Coptes au Liban pendant huit mois, pour mieux y apprendre l'arabe. Prêt, donc, au départ, il se rend en Orient en assez mince équipage, mais doué d'un remarquable bagage culturel qui inclut les principes de l'évidence cartésienne et de l'analyse sensualiste. Mais il a fréquenté aussi le salon du baron d'Holbach, où il a été introduit par son ami Cabanis, connu à l'époque où il suivait des cours de médecine.

Ses Voyages se ressentent de sa formation éclectique: en médecin, il décrit de manière détaillée les symptômes de la fièvre jaune dans son Tableau du climat et du sol des Etats-Unis d'Amérique; dans son Voyage de 1787 (en Egypte et en Syrie) il se fait hydrologue lorsqu'il lui faut plus de trente pages pour décrire le Nil.

Ce voyageur savant, au regard lucide et désabusé, étudie l'arabe et approfondit la connaissance de l'anglais avant d'entreprendre les deux voyages de 1782 et de 1795. Il est à la fois innovateur, puisqu'il inaugure l'approche pluridisciplinaire des sciences humaines, et fils de son époque. Il recueille, en fait, ce que le siècle des Lumières et l'âge classique en général ont produit de meilleur. Il hérite des caractéristiques des moralistes du XVIIe siècle, tel que l'art du portrait, comme le montre le passage suivant:

 

C'était la première fois que je voyais à loisir cette espèce d'hommes déjà devenue rare à l'est des Alleghanys: leur aspect fut pour moi un specta-cle nouveau et bizarre. Imaginez des corps presque nus, bronzés par le soleil et le grand air, reluisant de graisse et de fumée; la tête nue, de gros cheveux noirs, lisses, droits et plats; le visage masqué […]; une narine percée pour porter un gros anneau de cuivre ou d'argent.”[x]

 

Il traite aussi un sujet cher aux moralistes, c'est-à-dire l'habitude, et il la définit comme “atmosphère physique et morale que l'on respire sans s'en apercevoir et dont l'on ne peut connaître les qualités propres et distinctives qu'en respirant un air différent[xi].

Volney est un moraliste chrétien qui n'hésite pas à entreprendre un dialogue imaginaire avec le fantôme du Génie dans Les Ruines, afin d’énoncer des principes de vie et des considérations morales. Le dégoût du Génie face à la guerre, c'est-à-dire face aux “cavaliers qui allument, et qui, le sabre à la main, se répandent dans les campagnes” et devant qui “fuient des troupes éperdues d'enfants, de femmes, de vieillards”[xii] est le dégoût de l'écrivain lui même. On retrouve la même attitude quant aux “prières sacrilèges” que des “mortels insensés”, c'est-à-dire les Ottomans musulmans d'un côté, et les Russes orthodoxes chrétiens de l'autre, adressaient à leurs dieux pour la guerre[xiii]. Son moralisme transparaît de nouveau dans l'appendice à son Voyage en Amérique, sous le nom d'Observations générales sur les Indiens ou Sauvages, lorsqu'il condamne le vice de l'alcool[xiv] et dans la description des effets de la famine en Egypte des trois années précédant son arrivée en Orient[xv].

Mais Volney montre aussi sa formation de “philosophe.” En commençant par l'étude du sol et du climat, il s’attache à l'observation du travail et de la distribution des rôles dans la population. Enfin, Volney se propose non seulement de voir, mais de regarder, et de noter, les habitudes, les mœurs et les préjugés des peuples visités. Il est convaincu aussi qu'il y a un rapport étroit entre le physique de l'homme et le milieu qui l'entoure, quoiqu'il s'oppose à la théorie des climats et de leur influence sur les peuples de Montesquieu et au déterminisme historique qui en dérive[xvi]. De plus, Volney croit dans l'idée du progrès. Le Génie s'exclame : “Pour démontrer une prétendue perfection rétrograde, il faudrait démentir le témoignage des faits et de la raison.”[xvii]. Le philosophe se heurte, de plus, à l'ignorance actuelle des Coptes et des Egyptiens, dont il voit la cause dans la rareté des livres et qui contraste avec la richesse culturelle de leur passé et les rend aveugles[xviii]. A côté de l'éducation, lumière et base du progrès de toute civilisation, leitmotiv du XVIIIe siècle, on trouve aussi, chez Volney, la condamnation du fanatisme religieux.

 

 

Volney, voyageur européen

 

Notre voyageur savant se distingue, donc, comme voyageur-philosophe. Pour la foule des voyageurs ces contrastes ne sont que bizarres ; mais pour des philosophes, il pourrait être intéressant de rechercher d'où est venue cette diversité d'habitudes dans des hommes qui ont les mêmes besoins, et dans les peuples qui pourraient avoir une origine commune[xix].

Il se heurte à l’assurance superficielle et la hardiesse de certains voyageurs du passé et du présent, tel que Pauw, qui ont soutenu des faits faux, pour en tirer des conséquences chimériques et des affirmations paradoxales. Constantin-François Chasseboeuf en arrive à choisir les pays de ses voyages dans un but de nature philosophique et se rend en Egypte et en Syrie parce que c'est dans ces régions que “sont nées la plupart des opinions qui nous gouvernent et des idées religieuses qui ont influé si puissamment sur la morale publique et particulière.”[xx] de l'Occident. Mais le philosophe Volney n'atteint pas, toutefois, l'objectivité totale, puisqu'il observe l'Orient en européen. Dans son Voyage on retrouve souvent l'opposition lexicale “nous” (les Européens) contre “eux” (les Orientaux). Une opposition qui dénonce des symptômes d'eurocentrisme:

 

[…] chez nous, les voyages sont des promenades agréables; là, ils sont des travaux pénibles et dangereux. Ils sont tels surtout pour les Européens, qu'un peuple superstitieux s'opiniâtre à regarder comme des sorciers, qui viennent enlever par magie des trésors gardés sous les ruines par des génies.”[xxi]

 

“Dans notre Europe”, “par rapport à nous” sont des expressions récurrentes dans le Voyage en Egypte et en Syrie. Volney fait allusion aux autochtones à travers les pronoms “ils/eux”, impliquant une opposition claire par rapport à lui et aux voyageurs européens en général. Le passage suivant est particulièrement significatif pour y repérer les deux champs lexicaux :

 

Lorsqu'un Européen arrive en Syrie, et même en général en Orient, ce qui le frappe le plus dans l'intérieur des habitants est l'opposition presque totale de leurs manières aux nôtres […]. Nous portons des vêtements courts et serrés; ils les portent longs et amples. Nous laissons croître les cheveux, et nous rasons la barbe; ils laissent croître la barbe et rasent les cheveux. Chez nous, se découvrir la tête est une marque de respect; chez eux, une tête nue est un signe de folie […] Nous passons la vie debout, eux assis […] Enfin, jusque dans les choses du langage, ils écrivent à contre sens, et la plupart de nos noms sont féminins chez eux.[xxii]

 

Il est vrai que ces remarques pourraient être interprétées aussi comme de pures comparaisons, n'impliquant aucun jugement de valeur. L'opposition serait neutre en ce cas et servirait de guide aux futurs voyageurs français en Orient, pour qu'ils évitent des fautes banales ou ne soient pas trop étonnés par certaines différences.

La neutralité de Volney dans son Voyage en Egypte et en Syrie peut être illustrée par certains passages tirés de son Tableau du climat et du sol des Etats-Unis d'Amérique. Dans ce texte le comte de Volney privilégie l'Orient, et non l'Europe, comme terme de comparaison par rapport à l'Amérique. Ou bien il met au même niveau France, Egypte et Syrie, toujours comme termes de comparaison avec l'Amérique :

 

“[…] je me bornerai à dire que, comparativement aux pays que j'ai vus et sans renoncer aux préjugés de mes sensations et de ma constitution natale, le climat de l'Egypte, de la Syrie, de la France et de tout ce qui entoure la Méditerranée, me paraît très supérieur en bonté, salubrité et agrément aux Etats-Unis.”[xxiii]

 

Et encore :

 

Pour un voyageur européen, et surtout un voyageur habitué comme moi aux contrées de l'Egypte, de l'Asie et des bords de la Méditerranée, le trait saillant du sol américain est un aspect sauvage de forêt presque universelle […][xxiv]

 

comme il remarque aussi la ressemblance entre les Tartares et les “sauva-ges” de l'Amérique du Nord[xxv]. La récurrence du terme “sauvage” trahit cependant, chez Volney, l'adhésion à un système conceptuel de type eurocentrique.

 

 

Volney, voyageur romantique

 

On a parlé des intentions civiles qui détermineraient le choix des pays à visiter du voyageur-philosophe. Cependant, on ne peut pas nier la présence d'un certain goût de l'aventure chez Volney. Le voyage en tant que topos d'un parcours pédagogique qui va de Montaigne à Fénelon, en passant par Diderot, n'est pas absent de l'esprit du philosophe voyageur. Mais ce dernier ressent, en  même temps, l'exigence “romantique” d'aventures. D'après S. Moravia, Volney cherchait la nouveauté, son pays et les états voisins lui paraissant trop connus ou faciles à connaître[xxvi]. Dans le récit que Volney fait de son voyage en Amérique, il évoque la déception et de la tristesse qui l’envahissent avant de s'embarquer et leur oppose l'enthousiasme avec lequel il entreprit son premier voyage :

 

Lorsqu'en 1783, je partais de Marseille, c'était de plein gré, avec cette alacrité, cette confiance en autrui et en soi, qui inspire la jeunesse: je quittai gaiement un pays d'abondance et de paix, pour aller vivre dans un pays de barbarie et de misère, sans autre motif que d'employer le temps d'une jeunesse inquiète et active à me procurer des connaissances d'un genre neuf, et à embellir par elles le reste de ma vie, d'une auréole de considération et d'estime.”[xxvii]

 

On retrouvera ensuite les mêmes états d'âme chez Tocqueville et chez tous les voyageurs romantiques, comme on les retrouve aussi dans les écrits historiques de Volney, là où le voyage dans le temps se relie au déplacement spatial. L'écrivain apparaît souvent dans Les Ruines “immobile, absorbé dans une mélancolie profonde”[xxviii] dans une rêverie irréelle, et consolé, dans son malheur existentiel, par les ruines.

La continuité de l'écriture historique et de voyage, chez Volney, va au-delà de la ressemblance de style. Les contenus mêmes se rapprochent, puisque la réflexion sur le passé naît de l'expérience du voyage :

 

Je voyageais dans l'Empire des Ottomans […] qui jadis furent les royaumes d'Egypte et de Syrie […] Chaque jour je trouvais sur ma route des champs abandonnés, des villages déserts, des villes en ruines […] et ce spectacle tourna mon esprit vers la méditation des temps passés.”[xxix]

 

En résumé, le voyage et la méditation historique trouvent leur point de départ au carrefour d'idées de la fin du XVIIIe siècle, notamment dans l’œuvre du représentant des idéologues le plus connu qui affirme : “Les voyages en ce sens atteignent au but de l'histoire, et ils y marchent avec plus d'avantage.”[xxx] Les Ruines, à la suite du Voyage, mettent en relief l'ambiguïté apparente de l'écriture de Volney. D'un côté l'idéologue s'inscrit dans la tradition classique avec son style et son attitude de moraliste chrétien. De l'autre c'est le penseur de transition qui prolonge le sensualisme condillacien d'Helvétius et du baron d'Holbach. Et enfin, c'est l'innovateur qui inaugure l'interdisciplinarité des sciences humaines et anticipe la mélancolie romantique.

Toutefois, si l'on adopte l'interprétation critique de René Pomeau, qui souligne la coexistence de la raison philosophique et de la sensibilité “moderne” au sein de l'âge classique finissant, l’ambiguïté est apparente:

 

On reconnaîtra que dans le XVIIe siècle finissant la mode des voyages ne procède pas uniquement d'une curiosité philosophique […] Simultanément l'imagination des lecteurs se délecte aux contes de fées […] La vogue des voyages manifeste une sensibilité alors 'moderne', cherchant à s'évader du décor classique, vieilli et usé, allant quérir ailleurs cette nouveauté inouïe, qui constitue l'essence de la poésie.”[xxxi]

 

Toujours d'après cette interprétation, encore, le siècle des Lumières ouvre la voie à la sensibilité moderne. Volney représenterait, ainsi, le XVIIIe siècle dans tous ses aspects. Il incarne l'idée du voyage telle que l'Encyclopédie l'a conçue, c'est-à-dire comme entreprise dont le but principal est l'examen des mœurs, des coutumes, du goût dominant d'un peuple, de son génie, de son art, du niveau des sciences, des manufactures et du commerce et représente aussi l'ouverture à l'altérité. “L'européo-centrisme est corrigé par une volonté d'ouverture vers les cultures non-européennes: de même que la Perse, l'Inde, la Chine, l'Islam en bénéficient.”[xxxii] Chez Volney tous ces aspects coexistent avec les prémices d'une sensibilité moderne, et dans les contenus, et dans la méthode pluridisciplinaire, mais exprimée dans un style classique, reflet de la culture de l’idéologue. Une culture tout européenne qui sait, toutefois, s’ouvrir aux cultures “autres”.

 

 

 

Grâce aux travaux de Volney, l’idéologie, qui doit pourtant beaucoup à la philosophie des Lumières, va au-delà de celle-ci. Malgré quelques traces d’eurocentrisme, l’esprit de découverte scientifique des idéologues sait mieux assimiler le discours de l’altérité par rapport au cosmopolitisme philosophique, coincé par la démonstration de thèses préétablies. Une ouverture, celle des idéologues, qui se révèle dans son actualité profonde et qui ne manque pas de susciter maintes réflexions, surtout de nos jours.

 

Genny Pugliese

Université de Bari

 

 



[i] P. L. Roederer, Cours d'organisation sociale [in] Œuvres complètes, Paris, 1853-59, vol. VIII, p. 165.

[ii] Voir S. Moravia, Il pensiero degli idéologues. Scienza e filosofia in Francia (1780-1815), Firenze, La Nuova Italia, 1974, p. 557.

[iii] Définition d'Al. C. Chavennes [in] S. Moravia, La scienza dell'uomo nel Settecento, Bari, Laterza, 1970, p. 153.

[iv] J’ai repris la définition de voyageur-philosophe donnée par Numa Broc dans sa thèse de doctorat ès lettres présentée devant l’Université Paul Valéry de Montpellier : La Géographie des Philosophes. Géographes et Voyageurs français au XVIIIe siècle, Lille, Service de reproduction des thèses de l’Université, 1972. Cette définition ne renvoie pas à l’idée de philosophe en tant qu’homme de lettres imprégné des théories des Lumières. Fidèle à l’esprit de l’âge classique, elle désigne, plutôt, l’homme de lettres tout court, l’aimant de la “sophie”. Or, en raison de son amour pour le savoir, le philosophe se révèle, à l’occasion d’un voyage, enquêteur infatigable. Aux antipodes de la superficialité du voyageur commun, le voyageur-philosophe fait “preuve d ‘esprit “philosophique”, c’est-à-dire de l’aptitude à la critique, à la comparaison, à la généralisation.” Ibid, p. 262.

[v] Le texte fut traduit en français en 1768 sous le titre Les voyageurs savans ou curieux : ou, Tablettes instructives et guide de ceux que Sa Majesté Danoise a envoyé en Arabie, et aux Pays voisins de la Palestine, de la Perse et le Mogol ou l'Inde, et vers la Mer-Rouge et l'Egypte, Pour l'éclaircissement de questions très importantes de l'Histoire, de la Nature et des Arts, Rédigé et Publié par Mr. MICHAELIS, traduit de l'allemand et accompagné de Figures, en deux volumes.

[vi] Jean-François de La Pérouse, Voyage autour du monde […], Paris, 1798, vol. II, p. 141.

[vii] G. Boucher de La Richarderie, Bibliothèque universelle des Voyages ou Notice complète et raisonnée de tous les voyages anciens et modernes dans les différentes parties du monde, publiés tant en langue française qu'en langues étrangères, classés par ordre de pays dans leur série chronologique, Paris, 1808, vol. I, p. V.

[viii] Extrait d'une conversation entre Volney et un de ses biographes, Besnard, citée [in] S. Moravia, Il pensiero degli idéologues. Scienza e filosofia in Francia (1780-1815), op. cit., p. 594.

[ix] C'est son vrai nom, Volney ne serait que son nom de plume, venant soit de la fusion de la première syllabe du nom 'Voltaire' avec la dernière syllabe du nom de sa résidence, 'Ferney', soit de la traduction en arabe de son nom de famille.

[x] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Observations générales sur les Indiens ou Sauvages, appendice au Tableau du climat et du sol des Etats-Unis d’Amérique [in] Œuvres de C.-F. Volney, Paris, Parmantier, 1826, 8 t., p. 372. Deuxième édition complète.

[xi] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Tableau du climat et du sol des Etats-Unis d'Amérique, op. cit., p. 315.

[xii] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Les Ruines, Paris, Desenne, 1792, p.75-76.

[xiii] Ibid, p. 80.

[xiv] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Tableau du climat et du sol des Etats-Unis d’Amérique, op. cit., p. 373.

[xv] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Voyage en Egypte et en Syrie, “Etat politique de l'Egypte”, section [in]Oeuvres de C.-F. Volney, op. cit., p. 154.

[xvi] Ibid, p.155.

[xvii] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Les Ruines, op. cit., p. 101.

[xviii] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Voyage en Egypte et en Syrie, section “Etat politique de l'Egypte”, op. cit. p. 162.

[xix] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Voyage en Egypte et en Syrie, section “Etat politique de la Syrie”, op. cit., p. 285-286.

[xx] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Préface au Voyage en Egypte et en Syrie [in]Œuvres, Bruxelles, Wehlen, 1823, 2 t., p. III-IV.

[xxi] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Voyage en Egypte et en Syrie, section “Etat physique de L'Egypte”, op. cit., p. 10.

[xxii] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Voyage en Egypte et en Syrie, section “Etat politique de la Syrie”, op. cit., p. 285.

[xxiii] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Tableau du climat et du sol des Etats-Unis d'Amérique, op. cit., p. 316.

[xxiv] Ibid, p.6.

[xxv] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Observations générales sur les Indiens ou Sauvages, appendice au Tableau du climat et du sol des Etats-Unis d'Amérique, op. cit., p.385.

[xxvi] S. Moravia, Il pensiero degli idéologues. Scienza e filosofia in Francia (1780-1815), op. cit., p. 591.

[xxvii] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Préface au Tableau du climat et du sol des Etats-Unis d'Amérique, op. cit., p. I-II.

[xxviii] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Les Ruines, op. cit., p. 11-12.

[xxix] Ibid, p. 1-2.

[xxx] Constantin-François Chasseboeuf de Volney, Voyage en Egypte et en Syrie, section “Etat politique de la Syrie”, op. cit., p. 317.

[xxxi] René Pomeau, “Voyage et lumières dans la littérature française du XVIIIe siècle” [in] Studies on Voltaire, 1967, 57, p. 1271-1272.

[xxxii] Ibid, p. 1287.

 

 

 

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